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Qui du vendeur ou de l’acquéreur paye les travaux déjà votés par la copropriété ?

Lorsque vous achetez un bien immobilier, il faut en plus du prix d’acquisition, ajouter les frais de notaire, les travaux liés au bien, les impôts… Lorsque le logement est en copropriété, se greffent à cela, les travaux sur les parties communes de l’immeuble.

Les décisions concernant ces travaux se votent en assemblée générale. Une assemblée générale des copropriétaires doit obligatoirement avoir lieu au moins 1 fois par an. Chaque copropriétaire est convoqué individuellement par le syndic et prend part au vote.

Ravalement de façades, changement des ascenseur… Les décisions les plus importantes du syndicat sont prises à la majorité de tous les copropriétaires représentant au moins deux tiers de voix.

Que se passe-t-il lorsque vous venir d’acquérir un bien en copropriété et que les travaux ont déjà été votés ? Qui de l’acquéreur ou du vendeur paye quoi ?

Que dit la loi à ce sujet ?
Le principe de base est simple : selon l’article 14-1 et 14-2 de la loi du 10 juillet 1965 c’est l’exigibilité de la date de l’appel des fonds qui fixe qui du vendeur ou de l’acquéreur paiera les travaux. En d’autres termes, c’est celui qui est copropriétaire à la date où les sommes sont exigibles, qui devra payer les travaux et ce que les travaux aient été commencés ou non et que le syndic ait engagé les dépenses ou non (art. 6-2 du décret du 17 mars 1967 et article 5 du décret du 27 mai 2004). La date d’exécution des travaux n’influe en rien.

En pratique, cela signifie que jusqu’à la signature de l’acte de vente, le vendeur reçoit les appels de fonds du syndic de copropriété pour le paiement des charges courantes (dépenses du budget prévisionnel) et des travaux (dépenses hors budget prévisionnel).

A la signature de l’acte de vente, l’acquéreur devient copropriétaire. Le notaire notifie alors le transfert de propriété au syndic. C’est cette notification qui met fin aux obligations du vendeur.
L’acquéreur devient alors le destinataire des futurs appels de fonds (charges courantes et travaux), et est convoqué aux futures assemblées générales.

Si vous êtes acquéreur, il est indispensable de vous renseigner pour savoir si des travaux ont été votés, et si c’est le cas, savoir si des appels de fonds sont prévus après la signature de l’acte de vente. Puisqu’encore une fois c’est l’exigibilité de la date qui fixera qui du vendeur ou de l’acquéreur paiera les travaux.
Pour cela, vous pouvez :

  • consulter les décisions d’assemblées générales (les travaux votés y sont consignés),
  • ou vous renseigner auprès du syndic de copropriété.

Dans la pratique, vous pouvez, d’un commun accord acquéreur/vendeur, déroger à cette règle et prévoir, dans le compromis de vente, une clause qui indiquerait que le vendeur conservera à sa charge la totalité des travaux qu’il a votés, même si des appels de fonds relatifs à ces travaux doivent intervenir après la signature de l’acte de vente.

Le syndic de copropriété réclamera au copropriétaire qu’elle connaît, en l’occurrence le vendeur avant la signature de l’acte de vente et l’acquéreur après la signature de l’acte de vente, le paiement de la totalité des appels de fonds.Il vous appartient donc entre vendeur et acquéreur d’appliquer vous-mêmes vos propres accords sur une répartition plus juste des coûts des travaux. Le jour de la signature de l’acte de vente, le notaire prélèvera les sommes dues par le vendeur sur le prix de vente, en application des clauses du compromis.

Si rien n’a été prévu dans le compromis de vente, c’est la règle légale qui s’applique : paie celui qui est copropriétaire au moment de l’exigibilité des appels de fonds.

Que se passe-t-il sur une AG a lieu entre la signature du compromis de vente et la signature de l’acte de vente ?
C’est le copropriétaire au moment de l’assemblée générale qui sera convoqué par le syndic. Donc le vendeur.
Mais vendeur et acquéreur peuvent anticiper sur la signature prochaine de l’acte de vente, et permettre à l’acquéreur d’assister en lieu et place du vendeur à l’assemblée générale des copropriétaires.

Le copropriétaire vendeur doit envoyer à l’acquéreur, au moins 5 jours avant la date de l’assemblée générale, les documents suivants :
● la convocation à l’assemblée générale indiquant la date et le lieu de la réunion,
● l‘ordre du jour de l’assemblée, listant tous les points qui y seront abordés,
● le formulaire de procuration, joint au dossier envoyé par le syndic, et dûment rempli le vendeur, désignant nommément l’acquéreur comme représentant du vendeur.

Si le vendeur se fait représenter à l’assemblée générale par l’acquéreur et permet à l’acquéreur de se rendre à l’assemblée générale, de voter les travaux mis à l’ordre du jour, alors l’acquéreur aura à sa charge le paiement des travaux.

Mais si le vendeur omet de mettre en mesure l’acquéreur d’assister à l’assemblée générale, et donc de voter les travaux mis à l’ordre du jour, alors les travaux resteront à la charge du vendeur, même si des appels de fonds relatifs à ces travaux doivent intervenir après la signature de l’acte de vente.

La dérogation à la règle légale vise à faire supporter le coût des travaux à celui qui les a votés

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